LEON, notre entrée au Nica
León sera notre porte d’entrée au Nicaragua.
Aucune image, aucune attente pour ce pays méconnu. Quelques bribes universitaires lointaines...
Il est 11h, on s’extirpe de notre matelas difficilement, le corps portant encore le souvenir de nos 24 heures de trajet depuis le Guatemala.
Premier virage à gauche, le soleil nous tombe dessus et nous nous tombons nez à nez avec une femme replète, fichu sur la tête, l’œil vif et le sourire généreux. Sur ses marches dépourvues de couleur, elle attend jour après jour le passant affamé. Sa panière surélevée propose des pâtisseries faites maison, un réconfort. Tous les jours on reviendra pour ces friandises, ses multiples cadeaux mais surtout pour ses ”pero dónde estaban esta mañana ? Les he echado de menos mis amores, acá mismo estaba esperándoles......” (mais où étiez vous ce matin? Vous m’avez manqué mes amours, ici même je vous attendait). Tendresse incarnée.
Léon, cœur névralgique de la révolution sandiniste. Fresques porteuses de l’Histoire nica.
On cherche le musée d’Art. On se retrouve face au musée de la révolution. Échange de regards, on s’insére dans la bâtisse qui part en lambeau. Un guide nous prend sous son aile. Petit, la clope au bec, les vêtements déformés par le temps, la blague facile, gentillesse, sensibilité, fin pédagogue. A coup de photos écornées, jaunies, articles de journaux d’origine, du moins ce qu’il en reste, morceaux de plan déchirés, il nous enseigne avec passion la révolution sandiniste (sociaux démocrates) contre Somoza, dictateur capitaliste, marionnette états-unienne. Décennies tragiques, peuple baigné dans le sang de leurs propres frères, lutte acharnée pour la ”Liberación”, milliers d’âmes martyres. Soudain, rapide calcul, ”PEro tú?" ”sí, yo soy comandante, luché en la montaña y perdí a Toda mi familia, a mi mamá, a mi papá, a todos mis amigos” Emotion palpable. Il me montre des bouts de photos de lui, de ses amis morts trop tôt. J’ai senti mon cœur palpiter... Les mots de mes livres de fac se sont comme échappés et ont pris forme dans la réalité. Une claque. Le lieu est très particulier, d’abord occupé par les espagnols, puis les partisans de Somoza, répressions, tortures et massacres au bas de cet escalier. Enfin, centre de communication sandiniste. Vidé de meubles mais dans son jus. Nous sortons de là glacés et émus par les dires de ce petit homme qu’on a du mal à imaginer armé d’un bazuka.
El cerro Negro, un des 36 volcans nicas, ceinture de feu. Noirceur pénétrante. 40 minutes de montée, luttant violemment contre les vents, la pierre est chaude. 40 secondes pour descendre, adrénaline et poussières de volcan.
Douceur de vivre à León, ville la plus chaude du Nicaragua mais frappée par une brise salvatrice. Les vacanciers de la semaine sainte se plaisent à errer sur la’place centrale, grignotant des gobelets de maiz au Chili et fromage, sirotant de l’eau glacée recouverte de dulce de leche (el raspado), dans l’attente d’une procession. Las alfombras pasionarias, tapis éphémères à effigie religieuse illuminent les allées. Petits copeaux de bois colorés, la ferveur est collective, partage d’un artiste avec Yanaël.
Les toits aveuglants de la cathédrale nous propulsent dans une autre dimension.
Las Peñitas, plage à proximité, ne nous épargnera ni les brûlures ni sa houle cinglante. L’endroit est assomant. Les nicas se sont résignés et ont compris depuis longtemps qu’il était préférable de se cacher sous un ’rancho’ porteur d’ombre.
La familia mochilera, depuis Granada. Et donc à J+ 21 de León!
il n’y a pas de WiFi partout dans ce pays, ceci explique cela!
Vincent, Elo, Olivia et Sébastien, une belle rencontre entraînante !
Notre hôtel, à vendre, 45000 euros!
Oui les bus sont blindés... mais rassurez vous on a réussi à rentrer dedans, mélangeant gaiement notre sueur avec tous.
Pas mal de trans à León.
Tout le monde aux processions!
LES TOITS du musée de la révolution, dans un état similaire à l’intérieur.