GRANADA, assommés de soleil
GRANADA
Sur le chemin qui mène au marché, les sabots de dizaines de frêles chevaux résonnent. La musicalité de Grenade. Taxi local, folklore pour touriste ou voiture funèbre, l’équidé n’a rien d’un animal de compagnie mais est plutôt un outil lucratif.
Aux heures bouillonnantes (à ce stade l’adjectif ’’chaudes’’ serait un euphémisme), la ville se vide. Seuls quelques oisifs, adossés contre le mur coloré de leur bicoque, attendent, ils n’attendent rien, ils attendent juste. Au milieu du parc central ombragé, alors que nous nous disputons les restes d’un raspado, un homme à la verbe facile, la chemisette blanche aérée associée au pantalon du même accabi, vient faire son curieux. Ses gestes amples et son rire sonore en attirent d’autres. Nous voilà le centre d’attention de la place. Pour trois fois rien, on grimpe sur l’attelage de cet homme que l’on nomme ’señor Cien ’ (monsieur 100) . ’Señor Cien?’ Installé sur l’avant du carosse, les harnais en main, il tourne son visage vers nous, la dentition qui nous balance un éclat lumineux, fausses dents en or mais vrai sourire, les lunettes d’Aviateur dorées enfilées et il sort un billet de 100 córdobas. Son allure mêlant le bourgeois colonial au kitsch a été une source d’inspiration réussie pour le designer des billets. Ils sont tous estampillés à son effigie, et lui ne manque pas de le vociférer à tout va. La tête sur les billets, une consolation orgueilleuse à défaut de les avoir dans les poches.
Le charme coloniale de la ville nous envoûte, la trépidante vie autour du marché nous fait vibrer, la douceur des habitants nous rassure.
Vite, il arrive! Vite! Préparez-vous! Assis les uns sur les autres dans un micro bus, on part en expédition. Il s’arrête un peu plus loin que l’endroit demandé, le type nous a oubliés. On marche le long de la 4 voies, refusant tous les taxis qui montent jusque notre destinée. Le litron d’eau déjà à sec, on saute dans un second bus. Après quelques kilomètres, le chauffeur freine sèchement, c’est l’émoi! Le cri rieur des jeunes écoliers, chemise blanche impeccable, jupe plissée ou pantalon marine nous fait penser avec justesse que ce petit jeu est habituel. Jusqu’au bas de la colline, on passe des cris aux freins, des freins aux cris dans une humeur facétieuse qui se déverse sur chaque passager.
Sur la lagune Apoyo, une pause s’impose. L’eau du cratère y est délicieusement chauffée par le volcan. De quoi se laisser doucement aller à la fraîcheur d’une bière. Ou deux. Le marimba s’invite au même titre que la volupté.
A1
señor cien....!
on s’la pète!
Jésus a reçu quelques... ornements... Jésus trans, une nouveauté nica
quand la modernité côtoie l’ancestral
Alors quelle est votre photo favorita??
Los 5 mochileros! Tío Pascal está por aquí !